Le Cabinet Xerfi-Precepta a publié le 16 octobre dernier une étude sur l’évolution du secteur des services à la personne. L’étude montre une situation économique très peu favorable au développement des entreprises du secteur, notamment en raison du pouvoir d’achat défaillant des bénéficiaires et de l’augmentation de la TVA.
Malgré le soutien financier de l’Etat envers les services à la personne, le secteur ne parvient pas à répondre aux attentes en termes de croissance et de création d’emplois. Ce sont les conclusions du Cabinet Xerfi-Precepta, qui explique le recul des entreprises du domaine.
L’intervention de l’Etat au fil des années
Depuis près de 7 ans, le secteur des services à domicile a bénéficié du soutien de l’Etat notamment à travers les plans Borloo et Wauquiez. En 2006, le plan Borloo proposait des incitations fiscales pour les bénéficiaires des services à domicile afin de diminuer voire éviter le travail non-déclaré. C’est à cette occasion que le système CESU (chèque emploi service universel) a été mis en place et que l’Agence Nationale des Services à la personne a été créée.
Pour compléter le Plan Borloo, Laurent Wauquiez, ancien secrétaire d’Etat à l’Emploi, a lancé en 2009 un Plan portant son nom. Ce plan prévoyait d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages en leur accordant 300 millions d’euros sous la forme de chèques emploi service préfinancés. Le Plan Wauquiez avait également pour objectifs de faciliter la création d’emplois dans le secteur, la professionnalisation des prestataires et l’amélioration des conditions de travail.
La situation financière actuelle
Cependant, les interventions de l’Etat en faveur du développement des services à domicile font que le secteur est devenu dépendant des incitations fiscales proposées. En contrepartie, le secteur n’est pas parvenu à atteindre ses objectifs en termes de création d’emplois.
La principale raison de cette stagnation financière est la dépendance du secteur des prestations à domicile de type jardinage, gardiennage ou soutien scolaire. Ce sont des services dont le développement dépend directement du pouvoir d’achat des ménages, qui sont les premiers à être affectés par la crise. Par conséquent, le secteur est en perte de vitesse depuis 3 ans et sa part de marché ne représente que 3 %.
En plus du contexte économique difficile, l’augmentation du taux de la TVA de 19,6 % à 20 % va bientôt prouver son impact sur le développement des services à la personne. Selon le Cabinet Xerfi-Precepta, il va bloquer le développement d’activité des entreprises, ce qui empêchera le secteur à reprendre sa croissance au moins jusqu’en 2015.
Le Cabinet fait également quelques préconisations de redressement. Il recommande aux acteurs de miser sur le développement des prestations au niveau local et sur les opportunités offertes par les réseaux sociaux numériques. De plus, ils devraient accorder plus d’importance à l’accompagnement des personnes âgées ou en situation de handicap, qui sont des prestations à potentiel plus élevé en ce moment.